Toi & moi dans le même bateau..

Depuis combien de temps n'avais-je pas fait une nuit convenable ? Je me posais la question à vrai dire. Il faut dire que depuis la fusillade je n'arrivais pas à dormir. Nous avions tous été choqués par ce terrible évènement. Une fusillade dans un hôpital, non mais vous y croyez vous ? Nous vivions chacun l'après drame d'une manière différentes et pour ma part, je la vivais mal. J'ai perdu Charles, mon meilleur ami lors de cette tragédie, le tueur l'a abattu de sang froid, juste parce qu'il à eu le malheur de dire qu'il était lui aussi un chirurgien. Et puis il avait fallu que j'aide Yang à sauver le Derek, le mari de Meredith alors que celui ci venait tout juste de prendre une balle dans le thorax de la part du tueur, tout ce déroulait parfaitement jusqu'à ce que l'homme armé fasse irruption dans le bloc, pointant son arme sur nous, nous sommant d'arrêter les soins et de le laisser mourir. Mais c'était une chose vraiment impossible. Meredith avait ensuite fait irruption elle aussi dans le bloc, demandant, limite suppliant le tueur de la tuer à la place de Derek car elle était la personne la plus importante pour le neurochirurgien, et sa mort affecterait grandement l'homme. Mais finalement j'avais usé d'une ruse, permettant de garder tout le monde sain et sauf.

Bref, les temps étaient durs pour chacun d'entre nous. Alors que j'avais enfin un moment de répit dans cette journée de dingue, j'avais décider de me rendre à la halte garderie de l'hôpital, j'en avais certainement pas l'air comme ça, mais j'aimais vraiment les enfants, et passer du temps en leur compagnie ensoleillait mes tristes journée. Alors que je sortais tout juste de l'ascenseur, j'aperçut Meredith, observant les enfants entrain de jouer. Des larmes roulaient sur ses joues. Elle pleurait, je n'en connaissais pas vraiment la raison mais pour que Meredith pleure, la raison devait vraiment être bonne.

Je m'approchais doucement d'elle puis en la regardant je pris la parole « Meredith ? Ca va ? » Ma question était un peu bête je m'en rendais compte, si elle pleurait ce n'était sûrement pas de joie. Surtout après un tel évènement. Je restais là près d'elle, attendant qu'elle se confie sur ce qui n'allait pas. Je ne savais pas vraiment si elle allait le faire, car nous n'étions pas plus proche que ça, et que la personne à qui elle se confiait le plus ici c'était Cristina, sa personne, ou bien Alex. Mais tout deux étaient aussi dans un sale état suite à la fusillade.

Toi & moi dans le même bateau..

Le fait qu'on soit là tous les deux prouvait bien qu'on étaient certainement tous les deux dans le même état d'esprit et qu'on allaient tous les deux mal. D'ailleurs j'avais pu me rendre compte de la tristesse de la jeune femme même si celle ci avait tenté de dissimuler tant bien que mal son chagrin. En même temps, comment faire face à une telle tragédie ? Je me lamentais d'avoir perdu mon meilleur ami dans cette fusillade, mais Meredith elle avait bien faillit perdre son mari et elle avait fait preuve de courage en demandant au tireur de l'abattre elle plutôt que lui, mais à sa place, j'aurais sûrement fait la même chose ou bien j'aurais tout simplement bondis sur le meurtrier pour le stopper quitte à me prendre une balle.

« Oh Jackson, tu es là... Je ne t'ai pas entendu arriver... » Je me contentais juste de sourire légèrement. Mais c'est vrai qu'elle pouvait s'attendre à me voir partout, sauf ici. Et me voir là, devait un peu la surprendre « ça va et toi ?... Qu'est ce que tu fais au troisième étage ? » Son "ça va" sonnait faux et puis même si elle est moi n'étions pas vraiment proche, je pouvais bien sentir que ça n'allait pas ! « J'suis pas sûr que tu ailles si bien que ça Mer.. Ce que tu as vécu c'est horrible.. Je peux tout à fait l'imaginer même si moi je n'ai perdu que mon meilleur dans cette histoire.. Toi c'était ton mari sur la table d'opération.. Alors fais croire à qui tu veux que ça va, mais pas à moi.. Parce que je ne te crois pas. » Je venais de tout sortir de but et blanc, mais pourquoi tourner autour du pot ? C'est vrai, trop de gens n'osait pas aborder ce sujet mais les faits sont bien réels et ce n'est pas en restant là, sans en parler que les choses allaient s'arranger. Là, j'apparaissais un peu comme un donneur de leçon mal placé pour parler, car moi même j'avais du mal à en parler, parce que plus j'essayais de ne pas y penser, plus cette tragédie était présente dans mon esprit. Je me disais sans cesse pourquoi lui et pas moi ? Pourquoi il avait fallu que Charles meurt alors que pourtant c'était quelqu'un de vraiment génial et gentil..

Il fallait que tout cela cesse, qu'on essaye de mettre ça derrière nous et qu'on essaye d'aller mieux ! « Si tu veux en parler, je suis là et j'ai du temps devant moi.. Je sais, je suis pas Cristina mais vu qu'elle est pas forcément en meilleur état psychologiquement parlant.. Mais c'est comme tu veux » Meredith est quelqu'un que j'appréciais vraiment et puis bon j'étais quand même là au moment du drame, j'étais dans le bloc avec Yang à tenter de sauver son mari alors si elle voulait elle voulait m'en parler, elle le pouvait sans craintes. « Quant à ce que je fais ici, et bien, je viens observer les petits jouer et rigoler ça me détends ! Même si j'en ai pas forcément l'air comme ça, j'aime les enfants et rien que les voir jouer et rire, me fait du bien, surtout en ce moment.. » Je l'observais, attendant une réaction, une phrase de sa part. Peut être allait-elle vider son sac là devant moi, se soulager en parlant et peut être même en pleurant, ou peut être allait-elle partir pour fuir le problème et éviter d'en parler. Même si ce n'était pas vraiment la meilleure des solutions.

Toi & moi dans le même bateau..

« Je crois qu'après la catastrophe qu'on a vécu, personne ne peut aller vraiment bien... Mais il ne sert à rien de trop en parler surtout aux gens qui ont aussi vécu la fusillade. Tout le monde en a déjà un souvenir atroce que je ne veux le rappeler à personne... » Elle n'avait pas tort sur le fond, nous avions tous nos traumatismes suite à ce drame. Tout cela était encore bien présent dans nos esprit, mais pour surmonter une telle chose, je pense qu'il faut en parler. On guérit le mal par le mal dit-on..

Le point "positif" dans tout cela, si je puis dire, c'est que cette terrible épreuve nous avait tous un peu plus rapprocher car nous avions tous vécu plus ou moins la même chose lors de ce drame. Nous avions tous perdu un proche.. Deux pour ma part.. Reed et Charles, deux très bon amis, voir même mes meilleurs amis. Heureusement April était là, pour m'aider du mieux qu'elle le pouvait à surmonter ça, mais Reed était sa meilleure amie et ce fut dur pour elle, de la découvrir dans une grosse flaque de sang.

« C'est très gentil à toi de vouloir que je me confie à toi, vraiment j'apprécie mais je crois toi aussi tu en as besoin.... ça doit être très dure pour toi. Derek lui a survécu, ce n'est pas le cas de Charles... » Elle posa sa main sur mon bras et je soupirais « C'est vrai, Charles est mort, parce que ce sale type lui à tirer dessus sans aucun scrupule.. Et Derek à survécu, certes mais c'est parce que Yang à fait un travail formidable.. Et c'était vrai, Yang avait vraiment fait un travail du tonnerre et Derek était encore en vie grâce à elle, et peut de monde aurais fait la même chose sous autant de pression

« C'est vrai que les rires d'enfants font plaisirs normalement... On aime voir leur insousciance et leur joie... Mais en ce moment ça m'insupporte...» J'haussais un sourcil, tournant la tête vers la demoiselle. Pourquoi les enfants l'insupportait ? Bonne question que je devais lui poser, même si il se peut que ce soit une question indiscréte. « Pourquoi cela t'insupporte ? Je veux dire, y'a rien de plus beaux que le rire et le sourire d'un enfant ? »

Toi & moi dans le même bateau..

Se relever après une épreuve telle que la fusillade était quelque chose de compliqué. Pourtant certains y arrivaient mieux que d'autres. Meredith et moi faisions partis de ceux qui sont encore à terre, de ce qui ont vécu le drame pleinement. Derek s'était pris une balle, et mon meilleur ami avait perdu la vie. Difficile donc dans ce cas là de ce relever. De venir chaque matin bosser, alors que chaque recoins de cet endroit vous rappel les moments que Charles et moi avions partagés.

UC